Quelques chiffres clés pour bien comprendre les enjeux et perspectives de votre future retraite :
- L’âge moyen des Médecins exerçant est de 56 ans pour les hommes et 48 ans pour les femmes ce qui constitue un niveau assez élevé et donc un vieillissement notable de la population des médecins libéraux. Il y a 123 000 cotisants pour 77 500 retraités (auxquels il faut ajouter 21 000 conjoints survivants qui perçoivent une réversion). Ces données chiffrées incluent les Médecins en cumul activité retraite .
- Un nombre important de praticiens partira à la retraite dans les dix ans à venir. Ceux qui ont 55 et plus représentent près de 60% des effectifs …c’est le baby boom.
- La profession reste majoritairement masculine, au 2/3 mais la tendance s’inverse rapidement avec donc parfois des profils de carrière libéraux différents. Désormais des les nouvelles affiliations à la CARMF les femmes représentent 56% du total.
- Le numérus clausus qui était de 8 500 futurs praticiens en 1971, a diminué régulièrement jusqu’à la fin des années 1990, pour remonter progressivement vers 9 400 pour 2020, organisant une pénurie de médecins. Suite à sa suppression la capacité d’accueil en première année est montée à 16 900 places , et le nombre de poste en interne est de 9 000 à l’issu des ENC en 2022 .
Actuellement le rapport actif/retraité est de 125 000 cotisants contre 84 000 allocataires , donc quasiment tout juste un actif et demi pour un retraité , ce qui est en dessous du ratio rencontré dans la majorité des caisses libérales (plutôt un rapport de 3 pour 1)
Pour le régime de retraite de base qui participe en moyenne à hauteur de 21% de la pension totale d’un Médecin, il existe un système de compensation entre les différentes caisses des salariés et des libéraux. D’ailleurs la CARMF , sur le régime de base ne gère que l’aspect technique des cotisations et prestations , l’aspect financier et décisionnaire se trouve au niveau de la CNAVPL désormais
Les durées de cotisation pour avoir un taux plein avant l’âge de 67 ans augmentent à chaque réforme (172 trimestres soit 43 ans de cotisations pour les générations nées après 1972 … donc difficile à atteindre lorsque l’on commence au delà de 25 ans !).
Pour les régimes complémentaires et ASV qui représentent en moyenne respectivement 44% et 35% de la retraite du Médecin, la gestion reste interne à la CARMF. Les réserves sont actuellement suffisantes pour faire face aux prochaines échéances, mais au prix de sacrifices au niveau de l’ASV, qui a connu une hausse des cotisations progressive (jusqu’en 2018), mais surtout une baisse de la valeur du point qui est passée de 15,55 € en 2012, à 14 € cette même année.
Cela a donc impacté aussi bien les Médecins actifs, que ceux retraités.
Sans sombrer dans un pessimisme ambiant la retraite des Médecins devrait diminuer progressivement sur les années à venir. L’allongement de l’espérance de vie (à 65 ans elle est de 18 ans pour un homme et 23 ans pour els femmes, soit 5 ans de plus gagnés en moins de 40 ans… donc plus de retraites à servir longtemps ) scelle certainement définitivement ce constat. Les cotisations ne pourront pas grimpées jusqu’au ciel. Seules deux autres « remèdes » sont possibles :
- Allonger la durée d’activité (mais là aussi il y aura rapidement des limites) même si certaines mesures provisoires ont vu le jour avec possibilité de la retraite à 72 ans pour certains Médecins hospitaliers
- Diminuer les futures pensions (baisse de valeur du point comme pour l’ASV, abattements plus forts pour anticipation..)
La réforme des retraites ne devrait pas arranger la situation des Médecins libéraux ….Seule solution pour faire face à cette problématique : préparer sa retraite, pour soi même, en complément du système par répartition. C’est indispensable si vous ne voulez pas partir à un âge ou le repos serait amplement mérité et avoir un niveau de retraite suffisant (et attention aux problèmes de dépendance ! )… Commencer à la préparer le plutôt possible avec régularité, le temps sera votre meilleur allié.
D’ailleurs toutes les caisses de retraite libérale vous conseillent sans détour de préparer vous-même une partie de vos futures pensions et certaines poussent le conseil jusqu’à vous donner la possibilité d’ouvrir une retraite par capitalisation, gérer par votre régime obligatoire. La CAPIMED en est le parfait exemple !